(NEWSManagers.com) -
L' association française de gestion (AFG) a fait de l' éducation financière une de ses priorités, rapporte L'Agefi. Dans ce cadre, elle vient publier un Livre blanc, élaboré de manière transversale avec les acteurs de la Place de Paris, et piloté par Inès de Dinechin, présidente de la mission éducation financière et membre du comité stratégique de l' AFG. Il comporte 14 recommandations, aux épargnants, aux pouvoirs publics, mais aussi aux conseillers financiers.
Cet ouvrage aborde trois grands thèmes : l' éducation financière en tant que telle évidemment, mais aussi la réglementation et la relation client. Parmi les recommandations préconisées, plusieurs ont été mises en avant lors de sa présentation au public.
En premier lieu, le document propose de rassembler dix bons principes d' investissement, tels que la diversification du portefeuille, dans un livret pédagogique qui pourrait être distribué lors de l' entrée en relation avec les épargnants. Les auteurs préconisent aussi de renforcer l' éducation financière dans les écoles afin que les élèves des collèges et des lycées soient sensibilisés aux sujets d' épargne. Ensuite, il est proposé la création d' un dossier digital de l' épargnant, permettant la portabilité de ses informations. Enfin, parmi les autres recommandations, figure aussi celle de diffuser l' éducation financière au niveau international.
Marc Beguery, responsable de l' éducation financière à la Banque de France, fait remarquer que sur ce plan, " la France est plutôt dans le peloton de tête" . Mais il constate aussi " beaucoup de disparités selon les thèmes abordés" . Certaines notions, même de base, comme l' inflation, sont encore incomprises de bien des épargnants.
Dissonance et incohérences
Par ailleurs, même lorsque ceux-ci disposent de quelques connaissances, " il y a une dissonance entre ce que l' on connaît et ce que l' on fait" , déclare Claire Castenet, directrice des relations avec les épargnants à l' Autorité des marchés financiers (AMF), qui vient de présenter une étude selon laquelle les escroqueries financières avaient coûté un milliard d' euros aux particuliers en deux ans. Mais le problème ne vient pas seulement de ces malversations, même si elles se multiplient et touchent toutes les catégories socio-professionnelles. Il provient aussi des incohérences entre les placements qu' effectuent les épargnants et leurs attentes en termes de rentabilité. " Les épargnants veulent de la garantie, du rendement et de la liquidité. Cela a été possible pendant des décennies, lorsque les taux baissaient, mais ce n' est plus possible aujourd' hui" , souligne Eric Pinon, le président de l' AFG.
Les taux bas actuels devraient, selon toute logique, conduire les investisseurs à se positionner sur des actifs risqués. Or, Sébastien Raspiller, chef du service du financement de l' économie à la direction du Trésor, constate " une augmentation des dépôts bancaires, des montants alloués dans les fonds en euros des assurances vie et un accroissement des dépôts sur les livrets réglementés" . Cela rejoint un autre problème soulevé par les professionnels, qui tient à la non-prise en compte des horizons d' investissement dans les allocations des particuliers. Ils se positionnent souvent sur de l' épargne de précaution pour répondre à des objectifs de long terme.
L' éducation financière revêt donc, à travers ce Livre blanc, de multiples visages y compris celui de " renforcer la confiance des épargnant" , conclut Eric Pinon.
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